vendredi 8 juillet 2011

Surprescription médicale chez la personne âgée. Il faut réagir et mettre en place d'autres stratégies de soins.


« Seniors : ces médicaments qui augmentent la mortalité »
Le Figaro  du 8/07/11 (source revue de presse Mediscoop)

Anne Jouan constate dans Le Figaro que « plus de 70 molécules très prescrites favoriseraient le déclin cognitif des personnes âgées. […] Ces molécules dont certaines sont vendues sans ordonnance ont pour particularité d'avoir ce que l'on appelle un effet anticholinergique. Il s'agit en fait d'une substance appartenant à une classe pharmacologique de composés visant à réduire les effets de l'acétylcholine, un neurotransmetteur cérébral qui joue un rôle de médiateur dans le système nerveux ».

« Conséquence : les patients ont des troubles de l'équilibre, de la vision, de la mémoire, une faiblesse musculaire ou encore un discours incohérent »,
explique la journaliste.
Anne Jouan précise que « ces médicaments sont des antidépresseurs, des tranquillisants, des antitussifs, des antihypertenseurs, des diurétiques. […] Ces effets secondaires sont connus puisqu'en 2009, une équipe du CHU de Saint-Étienne avait déjà pointé ce problème dans un article de la Revue neurologique ».
 
La journaliste ajoute qu’« une étude plus large, menée sur 13.000 personnes de plus de 65 ans dans des universités anglaises et américaines […], va plus loin. Publiée dans le Journal of the American Geriatrics Society, elle estime que les médicaments ayant un effet anticholinergique augmentent la mortalité des personnes âgées ».
 
Anne Jouan explique en effet que « 20% des patients qui prenaient plusieurs médicaments ayant cet effet sont décédés durant les 2 années de l'étude contre seulement 7% des patients ne prenant aucun médicament ayant un effet anticholinergique. Le lien de cause à effet est simple : comme ces médicaments font augmenter les chutes, la mortalité progresse ».
 
Le Pr Jean-Louis Montastruc, chef du service de pharmacologie du CHU de Toulouse, déclare qu’« à chaque fois que cela est possible, il faut prescrire un autre médicament n'ayant pas de propriétés atropiniques. Il est clair que chez les personnes âgées, ce type de molécules doit être évité. C'est d'autant plus facile que dans la majorité des cas, il existe des alternatives ».
 
La journaliste ajoute que « cette hausse de la mortalité liée à l'effet anticholinergique repose la question des surprescriptions médicales chez des personnes âgées ». Le Pr Olivier Saint-Jean, chef du service gériatrie à l'hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), remarque toutefois qu’« il ne faut pas pour autant retirer ces médicaments du marché. Car si ces molécules sont susceptibles d'être délétères chez les seniors, elles ne le sont pas pour le reste de la population ».

vendredi 24 juin 2011

Autres lieux, autres mœurs.

« Des produits alimentaires "plus sucrés" outre-mer »
(Le Monde  du 24 juin 2011)

Le Monde constate que « la quantité de glucides contenus dans des produits laitiers vendus sous le même nom peut varier du simple au double, selon qu'ils sont commercialisés en métropole ou bien outre-mer ».

Le quotidien explique que « tout est parti d’une intuition du Dr André Atallah, [cardiologue et conseiller régional PS de Guadeloupe], survenue lors de vacances passées en métropole, après qu’il eut mangé un yaourt ».  Le médecin déclare ainsi : « J’ai trouvé qu’il existait une nette différence de goût entre le même yaourt, selon qu’il était acheté en métropole ou à la Guadeloupe. J’ai demandé à une nutritionniste travaillant à Nantes d’effectuer des mesures comparatives ».

Le Monde observe que « les résultats se sont révélés édifiants : 8,4 g de glucides dans un pot de yaourt «nature sans sucre» Yoplait vendu à la Guadeloupe, contre 3,7 g pour le même acheté en métropole ; 12,5 g de glucides dans 100 g de Petit Gervais aux fruits dans l’Hexagone, contre 17,2 g aux Antilles ».
Victorin Lurel, président du conseil régional de Guadeloupe, observe qu’« un enfant ultra-marin consommant un yaourt par jour recevra 16 kilocalories de plus par jour qu’un enfant métropolitain, ce qui correspond à une prise de poids supplémentaire de 0,5 à 1 kg par an ».
« Les industriels interrogés se contentent de répondre que les jeunes d’outre-mer préfèrent les produits les plus sucrés »,
continue le député.

Le Monde rappelle que le « taux d’obésité [outre-mer] est plus fort qu’en métropole. […] Cela fait des années que les nutritionnistes et les médecins généralistes d’outre-mer tirent la sonnette d’alarme »

(source revue de presse Mediscoop )

mercredi 15 juin 2011

Les recommandations récentes de l'OMS en matière d'activité physique

De nombreuses données scientifiques portent à croire que l’activité physique régulière a des effets bénéfiques importants et prolongés sur la santé des adultes de 18 à 64 ans et des personnes de 65 ou plus. Dans certains cas, les données concernant les effets bénéfiques sont plus nettes pour les personnes âgées car les conséquences de la sédentarité sont plus fréquentes chez ces personnes.
Ainsi, les études axées sur l’observation montrent mieux l’effet protecteur de l’activité physique dans cette classe d’âge. Globalement, selon des données probantes, l’activité d’intensité modérée et l’activité d’intensité soutenue apportent des bénéfices semblables pour la santé dans les deux classes d’âge.

D’après les données globales sur les adultes âgés de 65 ans ou plus, les hommes et les femmes qui ont davantage d’activité physique présentent des taux de mortalité moins élevés (toutes causes confondues) que les sujets moins actifs, et la fréquence des cardiopathies coronariennes, de l’hypertension artérielle, des accidents vasculaires cérébraux, du diabète de type 2, du cancer du côlon et du cancer du sein est moindre chez ces personnes ; elles ont également une meilleure endurance cardio-respiratoire et forme musculaire, une meilleure masse et constitution corporelles, et un profil de marqueurs biologiques plus favorable s’agissant de la prévention des maladies cardio-vasculaires, du diabète de type 2 et de l’amélioration de l’état osseux.
 
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis au point les recommandations mondiales en matière d'activité physique pour la santé dans le but de fournir aux décideurs politiques nationaux et régionaux des indications sur la relation dose/effet entre la fréquence, la durée, l'intensité, le type et la quantité totale d'activité physique nécessaire pour prévenir les maladies non transmissibles.

> Télécharger les recommandations
OMS 2010, 60 pages (pdf) 

lundi 13 juin 2011

La HAS voudrait inciter les médecins à prescrire des thérapeutiques non médicamenteuses

08/06/11 - "Changer de mode de vie, d'alimentation, pratiquer une activité physique et sportive, engager un travail avec un psychologue… Pourquoi ces initiatives trouvent-elles difficilement leur place dans la prise en charge médicale alors qu'elles sont complémentaires aux traitements médicamenteux ?" 

À la demande de la Direction de la Sécurité sociale, la HAS a mené dans le cadre d'un rapport d'orientation, une réflexion approfondie sur les divers freins au développement de ce type de prescription - organisationnels et économiques, psychologiques et sociétaux … - et identifie les solutions qui peuvent être apportées. "Sortir d'une prise en charge essentiellement centrée sur le médicament et de l'influence symbolique qu'il exerce constitue un enjeu de santé publique", explique la HAS dans un communiqué de présentation de ce rapport, centré plus particulièrement sur les maladies chroniques, pour lesquelles les thérapeutiques non médicamenteuses sont souvent recommandées comme traitement de fond, notamment dans la prise en charge des risques cardio-vasculaires et de l'insomnie. 

Selon elle, les prescriptions non médicamenteuses sont freinées par la dimension symbolique du médicament dans la culture médicale française : reconnaissance du bien fondé de la plainte du patient, transmission de connaissances entre le médecin et son patient ou chemin vers la guérison jugée plus facile par le patient. Aujourd'hui, les professionnels de santé sont aussi mal informés et "privilégient les canaux d'information émanant de l'industrie pharmaceutique". 

Pour la HAS, c'est tout le système de soins qui n'y incite pas : manque de temps pour convaincre les patients, manque d'informations sur les compétences et la disponibilité des professionnels spécialisés (psychologue, ergothérapeutes, ..) mais aussi parfois niveau de preuve d'efficacité insuffisant faute de recherche et de méthodologie adéquate. 

Pour financer ces pratiques, qui n'ont pas de traçabilité par l'assurance maladie, la Haute Autorité recommande notamment de "poursuivre les expérimentations visant à tester l'impact de nouvelles formes de rémunération" afin "d'identifier les modalités permettant d'inciter les médecins à consacrer le temps nécessaire à ce type de prescription", ou encore d'"officialiser la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses en rendant systématique leur inscription sur l'ordonnance au même titre que les médicaments". 

Pour les patients, il s'agit de "changer de regard sur la notion de « traitement » au profit d'une conception plus large, où les prises en charge médicamenteuses et non médicamenteuses sont perçues comme complémentaires".

> Le rapport complet "Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées" :
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1059795/developpement-de-la-prescription-de-therapeutiques-non-medicamenteuses-validees


Commentaire : La MSP du pays des Vans s'est engagée, auprès de l'ARS, à accompagner les patients dans leurs capacités à faire face à leur santé en les aidant à devenir acteurs et si possible auteurs de leur santé.

La mise en place d'ateliers, de mini-conférences, de programmes d'éducation thérapeutique pluriprofessionnels sont 

samedi 11 juin 2011

lundi 6 juin 2011

Diagnostic des cancers : vers un changement de paradigme ?

Savez-vous que les professionnels peuvent surdiagnostiquer des cancers ?
A l'heure de la prévention cette assertion pourrait être choquante.

Mais vous savez certainement que la politique de santé publique vis-à-vis de ce grave problème de santé n'est pas regardé de la même façon des deux côtés de l'Atlantique ?

Qu'est-ce qu'un surdiagnostic ? C'est le diagnostic d'une tumeur cancéreuse qui ne mettra pas la vie de la personne en danger mais qui va entraîner, parce qu'on va la traiter, une importante altération de la qualité de vie des patients.

Le site atoute.org qui devient une référence incontournable pour réfléchir à la médecine générale de demain se devait de se pencher sur cette question.

> Accéder à ce dossier (vidéo de 36 minutes)