vendredi 24 juin 2011

Autres lieux, autres mœurs.

« Des produits alimentaires "plus sucrés" outre-mer »
(Le Monde  du 24 juin 2011)

Le Monde constate que « la quantité de glucides contenus dans des produits laitiers vendus sous le même nom peut varier du simple au double, selon qu'ils sont commercialisés en métropole ou bien outre-mer ».

Le quotidien explique que « tout est parti d’une intuition du Dr André Atallah, [cardiologue et conseiller régional PS de Guadeloupe], survenue lors de vacances passées en métropole, après qu’il eut mangé un yaourt ».  Le médecin déclare ainsi : « J’ai trouvé qu’il existait une nette différence de goût entre le même yaourt, selon qu’il était acheté en métropole ou à la Guadeloupe. J’ai demandé à une nutritionniste travaillant à Nantes d’effectuer des mesures comparatives ».

Le Monde observe que « les résultats se sont révélés édifiants : 8,4 g de glucides dans un pot de yaourt «nature sans sucre» Yoplait vendu à la Guadeloupe, contre 3,7 g pour le même acheté en métropole ; 12,5 g de glucides dans 100 g de Petit Gervais aux fruits dans l’Hexagone, contre 17,2 g aux Antilles ».
Victorin Lurel, président du conseil régional de Guadeloupe, observe qu’« un enfant ultra-marin consommant un yaourt par jour recevra 16 kilocalories de plus par jour qu’un enfant métropolitain, ce qui correspond à une prise de poids supplémentaire de 0,5 à 1 kg par an ».
« Les industriels interrogés se contentent de répondre que les jeunes d’outre-mer préfèrent les produits les plus sucrés »,
continue le député.

Le Monde rappelle que le « taux d’obésité [outre-mer] est plus fort qu’en métropole. […] Cela fait des années que les nutritionnistes et les médecins généralistes d’outre-mer tirent la sonnette d’alarme »

(source revue de presse Mediscoop )

mercredi 15 juin 2011

Les recommandations récentes de l'OMS en matière d'activité physique

De nombreuses données scientifiques portent à croire que l’activité physique régulière a des effets bénéfiques importants et prolongés sur la santé des adultes de 18 à 64 ans et des personnes de 65 ou plus. Dans certains cas, les données concernant les effets bénéfiques sont plus nettes pour les personnes âgées car les conséquences de la sédentarité sont plus fréquentes chez ces personnes.
Ainsi, les études axées sur l’observation montrent mieux l’effet protecteur de l’activité physique dans cette classe d’âge. Globalement, selon des données probantes, l’activité d’intensité modérée et l’activité d’intensité soutenue apportent des bénéfices semblables pour la santé dans les deux classes d’âge.

D’après les données globales sur les adultes âgés de 65 ans ou plus, les hommes et les femmes qui ont davantage d’activité physique présentent des taux de mortalité moins élevés (toutes causes confondues) que les sujets moins actifs, et la fréquence des cardiopathies coronariennes, de l’hypertension artérielle, des accidents vasculaires cérébraux, du diabète de type 2, du cancer du côlon et du cancer du sein est moindre chez ces personnes ; elles ont également une meilleure endurance cardio-respiratoire et forme musculaire, une meilleure masse et constitution corporelles, et un profil de marqueurs biologiques plus favorable s’agissant de la prévention des maladies cardio-vasculaires, du diabète de type 2 et de l’amélioration de l’état osseux.
 
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis au point les recommandations mondiales en matière d'activité physique pour la santé dans le but de fournir aux décideurs politiques nationaux et régionaux des indications sur la relation dose/effet entre la fréquence, la durée, l'intensité, le type et la quantité totale d'activité physique nécessaire pour prévenir les maladies non transmissibles.

> Télécharger les recommandations
OMS 2010, 60 pages (pdf) 

lundi 13 juin 2011

La HAS voudrait inciter les médecins à prescrire des thérapeutiques non médicamenteuses

08/06/11 - "Changer de mode de vie, d'alimentation, pratiquer une activité physique et sportive, engager un travail avec un psychologue… Pourquoi ces initiatives trouvent-elles difficilement leur place dans la prise en charge médicale alors qu'elles sont complémentaires aux traitements médicamenteux ?" 

À la demande de la Direction de la Sécurité sociale, la HAS a mené dans le cadre d'un rapport d'orientation, une réflexion approfondie sur les divers freins au développement de ce type de prescription - organisationnels et économiques, psychologiques et sociétaux … - et identifie les solutions qui peuvent être apportées. "Sortir d'une prise en charge essentiellement centrée sur le médicament et de l'influence symbolique qu'il exerce constitue un enjeu de santé publique", explique la HAS dans un communiqué de présentation de ce rapport, centré plus particulièrement sur les maladies chroniques, pour lesquelles les thérapeutiques non médicamenteuses sont souvent recommandées comme traitement de fond, notamment dans la prise en charge des risques cardio-vasculaires et de l'insomnie. 

Selon elle, les prescriptions non médicamenteuses sont freinées par la dimension symbolique du médicament dans la culture médicale française : reconnaissance du bien fondé de la plainte du patient, transmission de connaissances entre le médecin et son patient ou chemin vers la guérison jugée plus facile par le patient. Aujourd'hui, les professionnels de santé sont aussi mal informés et "privilégient les canaux d'information émanant de l'industrie pharmaceutique". 

Pour la HAS, c'est tout le système de soins qui n'y incite pas : manque de temps pour convaincre les patients, manque d'informations sur les compétences et la disponibilité des professionnels spécialisés (psychologue, ergothérapeutes, ..) mais aussi parfois niveau de preuve d'efficacité insuffisant faute de recherche et de méthodologie adéquate. 

Pour financer ces pratiques, qui n'ont pas de traçabilité par l'assurance maladie, la Haute Autorité recommande notamment de "poursuivre les expérimentations visant à tester l'impact de nouvelles formes de rémunération" afin "d'identifier les modalités permettant d'inciter les médecins à consacrer le temps nécessaire à ce type de prescription", ou encore d'"officialiser la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses en rendant systématique leur inscription sur l'ordonnance au même titre que les médicaments". 

Pour les patients, il s'agit de "changer de regard sur la notion de « traitement » au profit d'une conception plus large, où les prises en charge médicamenteuses et non médicamenteuses sont perçues comme complémentaires".

> Le rapport complet "Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées" :
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1059795/developpement-de-la-prescription-de-therapeutiques-non-medicamenteuses-validees


Commentaire : La MSP du pays des Vans s'est engagée, auprès de l'ARS, à accompagner les patients dans leurs capacités à faire face à leur santé en les aidant à devenir acteurs et si possible auteurs de leur santé.

La mise en place d'ateliers, de mini-conférences, de programmes d'éducation thérapeutique pluriprofessionnels sont 

samedi 11 juin 2011

lundi 6 juin 2011

Diagnostic des cancers : vers un changement de paradigme ?

Savez-vous que les professionnels peuvent surdiagnostiquer des cancers ?
A l'heure de la prévention cette assertion pourrait être choquante.

Mais vous savez certainement que la politique de santé publique vis-à-vis de ce grave problème de santé n'est pas regardé de la même façon des deux côtés de l'Atlantique ?

Qu'est-ce qu'un surdiagnostic ? C'est le diagnostic d'une tumeur cancéreuse qui ne mettra pas la vie de la personne en danger mais qui va entraîner, parce qu'on va la traiter, une importante altération de la qualité de vie des patients.

Le site atoute.org qui devient une référence incontournable pour réfléchir à la médecine générale de demain se devait de se pencher sur cette question.

> Accéder à ce dossier (vidéo de 36 minutes)

jeudi 2 juin 2011

Les maires s'engagent pour la santé des enfants.

Obésité : les maires s’engagent
source : egora.fr
Dr Chantal Guéniot le mardi 31 mai 2011
Source : D’après une rencontre organisée par l’Académie nationale de médecine et l’Association des maires de France.

Six millions d’enfants mangent à la cantine, ce qui pourrait faire de la restauration scolaire un moyen privilégié pour inculquer de bonnes habitudes alimentaires aux enfants. On en est loin. Une étude menée par l’Afssa en 2005-2007 auprès de 1 400 établissements du second degré a révélé à quel point les recommandations nutritionnelles formulées par la circulaire ministérielle du 25 juin 2001 sont mal connues et mal appliquées.

L’hygiène alimentaire a progressé, mais seul un tiers des restaurants scolaires ont intégré l’hygiène alimentaire dans leur projet d’établissement, un sur cinq seulement affiche des informations nutritionnelles, et pour 95 % des établissements c’est le prix des denrées qui dicte d’abord le choix des aliments.
Pour la première fois, l’Académie nationale de médecine et l’Association des maires de France ont organisé une rencontre sur les questions de santé publique dans les communes, dont l’un des thèmes était l’équilibre nutritionnel des enfants et des adolescents. De plus en plus de maires sont sensibles à l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant, et à l’instar des communes Fleurbaix et Laventie, au début des années 1990, ont développé des actions de santé publique. L’Association des maires de France a développé une charte des villes Pnns (Plan national nutrition santé) à laquelle adhèrent actuellement six départements, onze communautés de communes et deux cent quarante-six communes, qui s’engagent à mettre en œuvre au moins une des actions du Pnns tous les ans. Douze millions d’habitants sont concernés. « De nombreux maires ont une réflexion et ont choisi de proposer des produits frais de saison, achetés à des producteurs locaux », a déclaré Isabelle Maincion, maire de la Ville-aux-Clercs. Malheureusement, beaucoup de communes ont été découragées par la méthode de contrôle de l’hygiène alimentaire Haccp (Hazard Analysis Critical Control Point) imposée par les autorités européennes et dont l’application, « très administrative »,  a eu pour conséquence le recours croissant à des aliments préconditionnés ou à des sociétés extérieures. L’Association des maires de France met en garde contre des recommandations excessives ou des exigences de grammage trop strictes, qui aurait pour effet de privilégier les aliments préconditionnés en portion. « À quoi sert le grammage alors qu’une partie des repas va à la poubelle ? », s’est interrogée Isabelle Maincion. Une nouvelle réglementation est en cours de préparation, qui devrait accorder une place plus importante aux apports en fibres, en vitamines, en fer et en calcium, et recommander l’élaboration de plans de menus pour vingt repas successifs et non pour une seule journée.
Un rôle de dépistage
En un an, cent quarante repas sont pris à la cantine, soit 11,5 % des apports énergétiques totaux, ce qui limite l’impact direct de la restauration scolaire sur le surpoids. Cependant, l’école a un rôle important, a estimé le Pr Claude Jaffiol (Académie nationale de médecine), « car c’est le lieu idéal pour le dépistage de l’obésité et pour acquérir de bonnes habitudes ».
Certaines communes réfléchissent également à des aménagements pour diminuer la sédentarité. Lors des 1res Assises des villes actives Pnns, en novembre 2009, des architectes ont proposé des actions concrètes, comme la réhabilitation des cages d’escalier, pas utilisées car sombres, laides et mal entretenues. Des urbanistes essaient de réimplanter les équipements sportifs dans la ville, plutôt que de les installer en périphérie.
Des interventions ciblées ont fait la preuve de leur efficacité, comme à Béziers, ville Epode (« Ensemble prévenons l’obésité de l’enfant »), où a été créée l’association Croq’santé, regroupant pédiatres, généralistes, kinésithérapeutes et psychologues. À ce jour, 535 enfants obèses ont été pris en charge, avec leur fratrie et leur famille.  Une comparaison avec l’évolution pondérale d’enfants vivant aux alentours de Béziers et n’ayant pas bénéficié de ce programme a démontré l’efficacité de cette approche.